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MO2I : D'où vient notre tendance à l'imposture ?

Dans cet article, nous allons explorer un sujet qui touche chacun d'entre nous à différents moments de notre vie : l'imposture.


Nous verrons comment ce sentiment prend racine dès l'enfance, se nourrit de nos peurs et de notre besoin de reconnaissance, et s'oppose fondamentalement à notre Vocation profonde.


En comprenant mieux les mécanismes de l'imposture, nous pourrons mieux la démasquer et nous en défaire progressivement, afin de pouvoir nous réaliser pleinement.

Qu'est-ce que l'imposture ? Briser les idées reçues

Contrairement à une idée répandue, l'imposture ne se résume pas à mentir délibérément aux autres pour en tirer un bénéfice personnel. En réalité, l'imposture est le fait de s'imposer dans une posture, un rôle ou une mission pour lesquels nous ne sommes pas véritablement légitimes. Étymologiquement, le mot "imposture" est composé de "im" (dans) et "posture" (attitude). Il s'agit donc d'endosser une attitude qui ne nous correspond pas profondément.


L'imposture est souvent inconsciente : nous agissons d'une manière qui nous semble appropriée, mais qui ne reflète pas notre identité profonde. C'est un mécanisme subtil, qui peut passer inaperçu pendant des années. Pourtant, il génère un malaise diffus, un sentiment de ne pas être à sa place, de jouer un rôle qui ne nous convient pas.

L'origine de notre tendance à l'imposture : les expériences de l'enfance

Notre tendance à l'imposture prend racine dès notre plus jeune âge. En effet, c'est durant l'enfance que se façonne notre personnalité, en fonction des expériences heureuses et malheureuses que nous vivons. Ces expériences, souvent inconscientes, vont développer en nous des croyances et des schémas de pensée qui guideront nos actions tout au long de notre vie.


Prenons l'exemple d'Albert Einstein. Enfant, il a souffert d'un manque de reconnaissance de la part de ses professeurs, qui le jugeaient lent et peu doué. Cette expérience douloureuse a ancré en lui une croyance limitante : "Je ne suis pas assez intelligent". Pour compenser ce sentiment d'infériorité, Einstein a développé une tendance à vouloir sans cesse prouver sa valeur intellectuelle, quitte à endosser des rôles qui ne lui correspondaient pas vraiment. C'est un mécanisme d'imposture classique : nous cherchons à masquer nos failles en nous glissant dans une posture qui nous semble plus valorisante.


Chacun de nous porte en lui ce type de blessures enfantines, qui façonnent notre personnalité et notre rapport au monde. En prendre conscience est la première étape pour se libérer de l'imposture et oser être soi-même.

Le besoin de reconnaissance, terreau fertile de l'imposture

Au-delà des expériences de l'enfance, notre tendance à l'imposture est également nourrie par un besoin fondamental : celui d'être reconnu et valorisé par notre entourage. Nous avons tous besoin de nous sentir utiles, compétents, aimés. Lorsque ce besoin n'est pas comblé, nous pouvons être tentés de nous mettre en avant de manière artificielle, en endossant un rôle qui nous semble plus "acceptable" socialement.


C'est particulièrement vrai dans le domaine professionnel. Face à la pression du résultat et à la compétition, il peut être tentant de se faire passer pour un expert dans un domaine que nous ne maîtrisons pas vraiment, ou de prétendre avoir des compétences que nous n'avons pas. C'est une forme d'imposture courante, motivée par la peur de décevoir ou d'être rejeté.


Pourtant, cette quête effrénée de reconnaissance est un puits sans fond. En cherchant à tout prix l'approbation des autres, nous nous éloignons de nous-mêmes et de nos aspirations profondes. Nous risquons de passer à côté de notre véritable Vocation, celle qui nous permettrait de nous épanouir pleinement et d'apporter une réelle valeur ajoutée au monde.

L'imposture, un mécanisme de protection face à nos peurs profondes

Au-delà du besoin de reconnaissance, l'imposture est également un mécanisme de protection face à nos peurs les plus intimes. Nous avons tous en nous des zones d'ombre, des failles que nous cherchons à dissimuler. En endossant un rôle qui ne nous correspond pas, nous créons une carapace qui nous permet de faire face au monde extérieur.


C'est le cas, par exemple, lorsque nous acceptons des responsabilités qui nous dépassent, par peur de décevoir ou de passer pour un faible. Ou encore lorsque nous nous laissons enfermer dans un métier qui ne nous convient pas, par peur du changement et de l'inconnu.


Ces peurs sont profondément ancrées en nous et peuvent remonter à des blessures d'enfance. Un manque d'amour ou de sécurité, une humiliation, un échec cuisant... Autant d'expériences douloureuses qui peuvent nous pousser à nous construire une identité d'emprunt, plus rassurante mais moins authentique.

L'imposture, l'opposé de la Vocation : comprendre la différence fondamentale

Fondamentalement, l'imposture s'oppose à la notion de Vocation. Lorsque nous sommes dans l'imposture, nous agissons par peur, par besoin de contrôle ou de reconnaissance. Nous sommes dans une posture artificielle, déconnectée de notre identité profonde.


À l'inverse, lorsque nous sommes dans notre Vocation, nous agissons en accord avec nous-mêmes, de manière fluide et naturelle. Nous sommes animés par une passion, un désir de contribuer au monde à notre manière. Nous ne cherchons pas à impressionner ou à obtenir l'approbation des autres, car nous sommes déjà nourris par le sens que nous trouvons dans notre action.


Nelson Mandela est un bel exemple de personnalité qui a su dépasser l'imposture pour embrasser sa Vocation. Avocat brillant, il aurait pu se contenter d'une carrière confortable. Mais il a choisi de mettre ses compétences au service de son idéal de justice et de lutte contre l'apartheid. En prison, il aurait pu renoncer et se soumettre. Mais il est resté fidèle à ses convictions, portant haut les valeurs de dignité et de réconciliation. Mandela a incarné sa Vocation jusqu'au bout, avec une intégrité et un courage qui ont inspiré le monde entier.

Conclusion

L'imposture est une problématique complexe et intime, qui touche aux fondements de notre identité et de notre rapport au monde. En prendre conscience est une première étape essentielle pour s'en libérer. Mais au-delà, c'est tout un chemin de connaissance de soi et d'acceptation qui s'ouvre à nous.

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